dimanche 28 mars 2010

A0086 Peut-on télécharger des compétences, existe-t-il du "Marketing Libre" ?

Je suis en face d'un logiciel libre très bien fichu, très intelligent, très puissant, qui s'enorgueillit de milliers de téléchargements par mois.
Mais une fois téléchargé, on en fait quoi ? Utiliser ce logiciel, ça ne s'improvise pas, ça peut demander des mois de réflexion, de compréhension, d'expérimentation.
Je voudrais poser des questions aux concepteurs, mais ils n'ont pas le temps de me répondre: ils travaillent sur la prochaine version. Et les autres téléchargeurs sont dans la meme ignorance que moi.
Pour qu'un logiciel -comme n'importe quel autre objet- soit largement utilisé, il faut qu'un énorme effort de marketing, de communication, de pédagogie, de formation  ... et de commercialisation ait été fait. C'est le Ba-Ba du métier d'éditeur de logiciels, et c'est l'essentiel du budget de Microsoft ou Oracle. Et de Google aussi: ne croyez pas que leurs clients annonceurs leur envoient des chèques spontanément ...
Les logiciels libres n'ont évidemment pas les moyens de se payer ce marketing puisqu'ils sont gratuits.
Ou alors il faudrait aussi que la partie marketing d'un logiciel libre soit élaborée et mise à jour par une communauté de professionnels du business et de la communication aussi compétente dans son domaine et surtout aussi désintéressée que la communauté des programmeurs de logiciels libres.
(Merci au lecteur de donner en commentaires d'éventuels exemples de ce "Marketing Libre").

Il manque deux petites choses au logiciel libre: l'effort de marketing, et la technologie pour le télécharger. Il faudrait pouvoir "télécharger le marketing", ça s'appelle parfois la publicité en ligne.

On connait la parabole des ouvriers autour du chantier de la cathédrale: l'un dit "je fais des briques", un autre "j'élève des murs", un troisième "je construis une cathédrale".
En bien, on sait télécharger les briques, mais pas les cathédrales.

Cela fait aussi penser aux  gens qui achètent leur pitance quotidienne au rayon surgelés. Ils ne savent plus cuisiner. Mais ils gagnent du temps.
Et que font-ils de ce temps gagné ? Ils téléchargent des logiciels libres.

N.B. Voir aussi le billet A0049  sur le business model du logiciel libre "Entrée gratuite, séjour payant".

A0085 Course à Pied 2.0

Je suis parti courir avec de jeunes collègues. L'un d'eux avait son Iphone armé de son GPS.

Et voilà le travail, cliquez ici!

Super, je suis devenu un coureur 2.0. En plus ,les distances sont en miles, c'est plus chic. On se croirait sur les fields de Harvard ou de Cambridge, alors que l'on a simplement gambadé autour du  campus de Polytechnique.

Mais c'est aussi un peu nul, car rien sur:

-- la vitesse et la direction  instantanées du vent
-- la température et l'humidité
-- la nature, la souplesse et l'humidité des sols
-- l'écart qui me séparait des différents groupes
-- mon état de forme, mon taux de glucose, de calcium, d'acide lactique
-- mon degré progressif d'échauffement

Et dire que tout cela est pour le prochain numéro ... Envie de partir en courant!

jeudi 25 mars 2010

A0084 Etymologie de la Programmation Objet

Pro = à l'avance
Gramma = écrire
Objacio = ce qui "git" devant nous

Etymologiquement, la Programmation Objet consiste à décrire à l'avance les obstacles que l'on va trouver plus tard sur notre chemin.

C'est remarquable comme l'étymologie antique correspond à la réalité moderne.

En informatique, on appelle aussi cela le typage.

Evidemment, ça ne marche pas, sauf  si l'on ne regarde pas plus loin que le bout de son nez, ou si l'on tourne en rond.

A0083 La fin justifie les moyens

J'organise régulièrement des conférences à l'Institut Fredrik Bull sur le traitement de l'information dans les systèmes complexes.
Eh bien les seuls orateurs qui osent montrer des textes de programmes sont des artistes, comme Pierre Berger ou James Clayson.

A0082 Handicap Digital

Thomas Edison a inventé le phonographe parce qu'il était sourd
Ted Nelson a inventé l'hypertexte parce qu'il souffrait d'un déficit d'attention
On rève d'informaticiens analphabètes
(Les choses se présentent assez bien)

mardi 23 mars 2010

A0081 Rock the Information !

Interview d'un célèbre et vieux rocker -qui a chanté avec Elvis- sur une petite chaîne américaine de Floride, (je n'ai pas retenu son nom). On lui demande comment, pauvre et inculte, même en musique, il a réussi une si belle carrière:

"It is not what you know or what you learn, it is how you capture and distill information to make it work"

What else?

A rapprocher du "on n'étudie pas, on observe, et on adapte" de Camille De Montalivet.

mardi 2 mars 2010

A0080 Les Systèmes d'Information contre Darwin

Il n'y a pratiquement pas d'ordinateurs dans la nature qui marchent très mal; il y a dans la nature énormément de systèmes d'information qui marchent très mal; visiblement, la sélection naturelle ne s'applique pas aux logiciels; et sans qu'il y ait là motif à invoquer  l'intelligent design.

A0079 Du cristal à la fumée: du hardware à l'information

Les progrès du hardware (fibres optiques, mémoires, microprocesseurs) sont rapides et continus, car ils travaillent dans la logique du cristal: cristal continu et pur de la fibre optique, cristal par duplication régulière  et miniaturisation fractale des dessins des circuits intégrés.
Cette multiplication des cristaux hardware produit une multiplication des informations.
Hélas, quand on passe aux informations, tout change: mettre bout à bout des mots ou des phrases ne tisse pas un fil mais un sac de noeuds, chaque nouveau mot,  chaque nouvelle phrase créant un carrefour infini de sens possibles avec ce qui précède.
L'information est dans la logique de la fumée: chaque mouvement élémentaire de particule change de manière chaotique le mouvement de l'ensemble.

Le mot du diamantaire:

"logique du cristal" est un diamant sémantique particulièrement pur. On n'en attendait pas moins.

Google, quelques secondes  après l'écriture de ce billet, trouve trois réponses, deux sur le billet lui-même (!!!) et un seule autre, un article au titre prometteur:

"Les limites du vivant sont-elles riches d’une leçon?" d'un certain Philippe Gagnon.  au CV tout à fait impressionnant -il parle latin, grec, et hébreu; il est théologien et est Information Management Officer au Parlement d'Ottawa; ils en ont de la chance!   (désolé pour l'hapax, M. Gagnon).

http://www.revistadefilosofia.com/27-10.pdf

A0078 Génie Logiciel au Café du Commerce

Conversation entre deux informaticiens dans un bar de La Défense, à leur sortie d'une formation sur les "design patterns":
"Ils n'ont rien compris, ce qu'on leur demande, ce n'est pas de nous expliquer comment faire notre boulot, mais de nous donner des outils assez puissants pour le faire de la manière dont nous déciderons"

Tout était dit: les langages objet comme Java ou C++ sont de tellement bas niveau dans leurs opérations élémentaires, qu'il est très difficile de les utiliser pour faire des choses complexes.
Pour que la productivité des développeurs ne soit tout de même pas trop nulle, on est obligé de les endoctriner avec des "manières de faire standard" (qu'on appelle aussi des design patterns), qui découragent leur créativité, et ont bien peu de chances de convenir aux problèmes réels qui se posent dans tous les coins de la planète.

On fait bien sûr croire que ces "design patterns" sont le dernier cri de la modernité et de l'efficacité, alors qu'ils ne sont que des béquilles rendues nécessaires par des langages parlysants.