jeudi 28 juin 2012

A0235 Innovation piège à con formistes

Dans le centre de recherche d'une très grande société de haute technologie française, ils viennent de prendre une bonne initiative: créer  un  portail Intranet pour encourager et animer l'Innovation.


Tout le monde va ainsi pouvoir donner et recevoir des idées nouvelles.
Tout le monde, enfin presque.

Car, tout de même, l'accès de de ce portail est interdit aux thésards du centre de recherche.
C'est vrai, on n'est jamais assez prudent en matière d'innovation.

Ainsi, les managers de la recherche auraient évalué à sa juste mesure le risque que ces thésards, au bout de leurs trois ans réglementaires, partent à la concurrence avec toutes les pépites technologiques qu'ils auront pillées. Y-en-a même qui pourraient créer des entreprises!

Connaissant un peu le paysage, je crois que ce risque est  minime -il n'y a pas tant de pépites à ramasser. Et les managers de la recherche ne sont pas des idiots, ils le savent bien.

Non, ce qu'ils craignent par dessus tout, c'est un transfert d'idées dans le sens inverse: imaginez que les thésards se mettent à bombarder le portail d'idées nouvelles et originales, vous voyez d'ici la pagaille, s'il prenait l'idée aux chercheurs titulaires d'y jeter un oeil intéressé! Des coups à mettre à bas le Corporate Strategic Multiannual Scientific and Innovation Plan que ces directeurs ont reçu la consigne d'appliquer à la lettre.

D'un autre côté, il y aurait sûrement un moyen d'ouvrir  un peu le portail aux thésards. Ça  permettrait à la Direction de repérer plus vite les éléments dangereux, et de prendre à leur égard les mesures qui s'imposent.


lundi 25 juin 2012

A0234 Dans l'Equipe, le changement c'était pas maintenant ...

J'avais raison  (voir le billet A0229). avec quelques matches d'avance!

Dommage que l'Equipe ne réclame le changement qu'après les catastrophes ... S'ils m'avaient écouté, on serait en demi-finale! Et 1, et 2, et 3 !




dimanche 24 juin 2012

A0233 Le Magic Quadrant du Rohmer Group

Dans le billet A0232 précédent, j'ai été un peu sévère avec les marketeurs.

En fait, qu'ils croient ou non à ce qu'ils disent, ils ont souvent une circonstance atténuante: ils ne comprennent pas ce qu'ils disent. En Informatique, c'est même une super circonstance atténuante.

Il y a finalement quatre cas quand quelqu'un s'exprime (et pas seulement un marketeur):

-- il croit ou pas à ce qu'il dit
-- il comprend ou pas ce qu'il dit.

Pour rester dans le marketing, cela ressemble sacrément au fameux  Magic Quadrant du Gartner Group, qui cartographie régulièrement les stratégies des grands acteurs de li'informatique.

Les deux axes de ce magic quadrant sont en effet:

-- "ability to execute" qui ressemble à y croire ou pas
--  "completeness of vision" qui ressemble à comprendre ou pas

Essayons donc de classer de même  les entreprises, les hommes politiques, les scientifiques -ou vos voisins de palier-   dans le quadrant qui visualise ce qu'ils disent selon qu'ils le comprennent ou pas, et qu'ils y croient ou pas.


samedi 23 juin 2012

A0232 Séminaire chez un très grand éditeur de logiciels

Le pire, avec l'informatique, c'est quand on nous explique que tout ne peut aller qu'en s'améliorant.

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Les responsables marketing, on ne sait pas lesquels il faut le plus plaindre, de ceux qui ne croient pas ce qu'ils disent, ou de ceux qui le croient.

mardi 19 juin 2012

A0231 Video Jean Rohmer au Semantic Camp du 16 mai 2008

Je viens de trouver la video de mon intervention au premier Semantic Camp  organisé en mai 2008 par Karima Rafes.

Je savais plus ou moins que des videos avaient été prises et publiées à cette occasion, mais je ne les avais jamais retrouvées. En tout cas en recherchant les videos associées à mon nom sur Google, on ne la trouve pas.

Comment je l'ai trouvée ? Parce que, en lisant quelque part le nom de Christian Fauré, et intuitant que je connaissais cette personne, mais ne me souvenant plus très bien des détails, j'ai posé comme requête son nom et le mien. Ce qui m'a amené à des pages sur le Semantic Camp, et de là je suis parti sur le blog de Jean-Marc Vanel, dans lequel est citée la video.

La morale de cette histoire est que pour trouver des informations précises sur une personne il faut poser des questions associant le nom de la personne et d'autres informations susceptibles d'avoir un rapport avec elle (pour les initiés de Idéliance, ine forme élémentaire de "Quoi-Entre"). En d'autres termes, disposer d'un cadre sémantique pertinent, et projeter la personne recherchée sur ce cadre.

C'est en associant d'autres termes à un nom de personne que l'on en apprend le plus sur la personne , bien plus que sur les deux ou trois premières pages de Google.
 La question est alors de savoir quels autres termes utiliser, autrement que des termes choisis au hasard. Ce problème fait partie des questions abordées par le calcul littéraire.  Il faut en savoir déjà un peu sur cette personne, et en déduire un ensemble de termes sur lesquels on va la projeter.

Par ailleurs, la video en question dit très bien en 10 minutes quelle était ma position critique sur le Web Sémantique en 2008, qui n'a guère changé depuis (ni le Web Sémantique ni par voie de conséquence mon opinion sur celui-ci)


dimanche 17 juin 2012

A0230 Diminution des fautes d'orthographe

Les fautes d'orthographes, c'est quand on écrit un mot incorrectement.
Eh bien bonne nouvelle: on en fait de moins en moins.
Deux exemples récents recueillis dans des rapports d'étudiants:

Ça représente qu'elle pourcentage ?

Elle à dors et déjà ...

Que des mots correctement orthographiés.

C'est un retour au rébus, l'étape qui a permis il y a plus de 5000 ans le passage de l'idéogramme au syllabique, comme représenter le mot chapeau par le dessin d'un chat et d'un pot.

On peut aussi imaginer l'habile stratégie suivante:

Les jeunes codent phonétiquement une phrase avec des mots dont ils sûrs de l'orthographe, ce qui part d'un bon sentiment.

Ceci avec la bénédiction des correcteurs orthographiques qui n'y voient que du feu.

jeudi 14 juin 2012

A0229 Esprit d'Equipe

J'ai déjà deviné deux fois un titre du journal l'Equipe:

-- la veille de la finale France-Brésil en Juillet 1998:

"Jour de France"

-- le soir de la victoire de la France contre l'Angleterre chez eux en 1999:

"We are the Champions"

-- alors voilà celui de demain, avant le match contre  l'Ukraine, sachant que la France n'a pas gagné en phase finale depuis 2006:

"Le Changement, c'est Maintenant"

Rendez-vous demain!

mercredi 13 juin 2012

A0228 Industrialiser l'intimité client

Non, ce titre n'est pas de mon crû, il s'agit de l'intitulé d'une gentille invitation à un petit-déjeuner que je viens de recevoir.
Enfin, j'exagère un peu: le vrai titre est sous une forme interrogative, jugée sans doute plus vendeuse:

"Peut-on industrialiser l'intimité client ?"

Une grande page de la société numérique est en train de s'écrire.

Les réseaux sociaux sont une camisole de force qui détecte nos moindres mouvements, et les transmet en temps réel à tous les marchands du monde.

lundi 11 juin 2012

A0227 Noter c'est réfléchir

Ce qu'il faut avoir en horreur, ce n'est pas l'idée de noter les élèves, ce qu'il faut avoir en horreur,  c'est l'idée qu'il n'existe qu'une seule  bonne réponse. Noter, c'est d'abord réfléchir.
Voir à ce sujet le billet A0178.

dimanche 10 juin 2012

A0226 Trop ou trop peu de données ?

Le Big Data, on en parle parce qu'il y a trop de données à traiter. (Voir le Billet A0225)

Le Web Sémantique, on en parle parce qu'il n'y en a pas assez. (Voir Le Billet A0216)

Vous êtes investisseur, vous faites quoi ?

N.B. Si vous êtes chercheur, noyez le poisson, mélangez les deux.

samedi 9 juin 2012

A0225 Big Data ou Big Blabla ?

Je me suis posé récemment cette question: "Big Data ou Big Blabla" ?

Et je me suis dit que cette expression était certainement un diamant sémantique.

Effectivement, ça sort juste deux petites pages de résultats sur Google, qui m'ont permis de trouver un blog intéressant, que je n'aurais certainement jamais découvert sans mon diamant.

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A0224 Peut-on-enseigner-l'informatique?

Je me pose depuis presque deux ans  la question de l'enseignement de l'informatique pour des classes préparatoires de mon école d'ingénieurs, l'ESILV. J'ai carte blanche.
Je me pose la question car je n'arrive pas -c'est une litote- à me satisfaire du "Hello World" . Cf le billet A0175. Et aussi le billet A0119.
Je me suis mis l'été dernier à réfléchir à un tel programme d'initiation à l'informatique, et ma première conclusion est qu'il me faudrait au moins un an à plein temps pour sortir quelque chose de valable.
Ma seconde conclusion est plus radicale:

Il ne faut pas inventer une nouvelle manière d'enseigner l'informatique
Il faut inventer une nouvelle informatique qui serait par essence une matière enseignable

Et si l'informatique était un objet -pardon, le mot m'a échappé- enseignable, ça changerait bien des choses dans la profession et pour les utilisateurs.

Vaste programme!
Raison de plus pour commencer sans tarder.

D'autant que vous ne comprenez certainement pas ce que  veut dire "une informatique enseignable".
J'espère arriver à en parler plus précisément dans de futurs billets.