lundi 27 juin 2016

A0735 Défenseurs de la langue française, osez faire votre coming-out !

Je supporte de plus en plus mal l'usage envahissant des expressions anglaises ou américaines dans les réunions, colloques et conférences sur le numérique,l'innovation, etc ...

Et donc j'ai décidé depuis quelques mois de le dire quand la salle est invitée à s'exprimer, au moment des questions.

J'exprime mon incompréhension quand un pôle de compétitivité annonce son "Innovation Day"  à Paris pour un public bien français.

Je me déclare horrifié quand on vient de nous proposer une learning expedition pour faire du team building et sortir du day to day, et ainsi empowerer les people au niveau corporate. C'est facile à faire -moyennant de larges émoluments versés à l'orateur- , il suffit d'organiser des digital days et des pizza teams, lors desquels la génération millenium, après un bref training, jouera le rôle de reverse mentors pour les top managers.

Souvent, des gens viennent me dire après "vous avez raison"; quand aux cibles de mes critiques, les réactions varient du "allez vivre au Quebec" à "nous faisons 37%  de notre chiffre d'affaires à l'international" en passant par le bravache en public "bien sûr que je fais ça pour frimer"

Amusant aussi les orateurs qui sont pris de remords et qui suspendent ensuite leur flot de paroles pour ravaler au dernier moment leur sabir, prenant conscience de la gravité de leur cas.

Je vous invite à faire pareil. Si lors d'une conférence deux ou trois personnes prennent ainsi la parole, cela aura vite un impact.
C'est rendre service à tous ces excellents professionnels de bonne volonté.
C'est leur faire réaliser que l'on est plus expressif, sincère, convaincant, créatif, pédagogue dans sa propre langue  face à un public qui la partage (-mon dieu, en être réduit à proférer une telle évidence! -) plutôt que d'utiliser des sortes d’icônes verbales aux contours mal définis, que nous gobons sans le moindre esprit critique.


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